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Entretien avec

Martin Renson : Agriculteur à la Ferme du P’tit Mayeur – Les Œufs de Martin

Martin, pourquoi as-tu choisi ce métier et quel sens cela a-t-il pour toi ?

Le métier d’agriculteur, je suis tombé dedans quand j’étais petit. Dès que je rentrais de l’école, j’étais avec mon papa et je touchais un peu à tout. Ça m’a passionné et de fil en aiguille j’ai eu envie de devenir aussi agriculteur. La Ferme du P’tit Mayeur a été créée par mon arrière-grand-père. Il était mayeur d’Acosse et ses camarades l’appelaient toujours le petit mayeur, alors quand il a commencé à avoir un peu de bétail, il a mis le suffixe P’tit Mayeur à sa ferme. Et quand mon papa a redémarré la ferme, il a voulu garder la Ferme du P’tit Mayeur et la génération suivante aussi.
J’ai toujours été attaché au bétail et je voulais aussi développer mes activités à la ferme. Je travaille avec du vivant et là tu es obligé d’être tous les jours sur place, et donc je me suis dit : le bétail plus les œufs ça va renforcer mon système de travail, ça se compilera bien.

C’est comme ça que je me suis dirigé vers les œufs. Il y avait de la demande sur le marché, donc je me suis dit pourquoi pas. C’est un peu différent, ça me permet de me démarquer et de sortir un produit de qualité et local.

J’ai deux poulaillers mobiles de chacun 225 poules. Poules plein air évidemment. C’est le principe du poulailler mobile. On peut le déplacer et faire sortir les poules dans un parcours qui reste tout le temps frais. Cela permet aussi d’occuper la poule, parce que plus la poule est occupée mieux elle se porte ! La qualité de l’œuf est tout à fait différente quand une poule est en plein air et qu’elle court. J’ai aussi choisi une alimentation différenciée enrichie en oméga 3 et sans OGM. Je suis en conventionnel, pas en bio, mais cette approche me permet de me démarquer.
Après, j’ai développé les pâtes parce que le premier mois les poules pondent des petits œufs. Le calibre de l’œuf n’étant pas assez grand pour les boîtes on ne sait pas les vendre. Je me suis dit : « On ne va quand même pas jeter tout ça, il faut trouver une solution pour les valoriser. » C’est là que j’ai lancé les pâtes et ça marche ! C’est beaucoup grâce au bouche-à-oreille.
C’est une fierté de pouvoir travailler et produire de bonnes choses pour notre région, et puis, je suis passionné, je ne me voyais pas faire autre chose.

Coq des Prés

“C’est une fierté de pouvoir travailler et produire de bonnes choses pour notre région”

La Ferme du p'tit mayeur

“Le contact avec les animaux, ça c’est ce que j’ai aimé en premier.”

Q&R

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton activité ?

J’aime tellement mon métier que je ne me suis jamais posé la question… Déjà, je ne sais pas rester à rien faire, et dans une ferme il y a toujours quelque chose à faire.
J’aime le commerce, le contact avec les gens quand je fais mes livraisons ou simplement les gens qui viennent à la ferme chercher des œufs. On discute, ils me donnent leur avis, ça change de la
« routine à la ferme ». Dans les magasins, j’apprécie discuter avec le patron et quelque fois, les clients qui s’arrêtent et qui m’interpellent : « Ah vous êtes le producteur ? », et puis tu expliques ton produit et alors les gens, des fois, ils abandonnent les autres œufs pour prendre les tiens, c’est comme ça aussi que tu fais ta promotion. C’est varié, c’est ça que j’aime bien. Et puis, le contact avec les animaux, ça c’est ce que j’ai aimé en premier. Je ne m’attendais pas du tout à aimer « le commerce », je l’ai découvert de fil en aiguille, c’est un autre métier.

Qu’aimerais-tu dire aux Wasseigeois ?

Manger local, soutenez votre petite agriculture locale, elle est précieuse. Sinon, les petites fermes locales vont disparaître. Pour qu’elles continuent, il faut qu’on soit soutenus par le voisinage, par le consommateur, et donc venez manger local et venez chercher des produits locaux, vous en serez bien récompensés par la qualité. Voilà, c’est ce qui me vient !

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