Lors du dernier Salon Smart City Wallonia, qui s’est tenu au Wex de Marche-en-Famenne le 25 septembre 2018, notre chargé de projet « citoyenneté et numérique », Jean-Pierre Trésegnie, a relaté la stratégie mise en œuvre par le GAL pour répondre à cette question.

Au niveau de notre territoire, la volonté commune des représentants de la société civile (citoyens, associations, entreprises) et des pouvoirs publics (élus) est de contribuer à ce que les campagnes restent des lieux vivants, dynamiques sur le plan économique, forts d’un tissu social soudé et d’une implication citoyenne, utilisant les ressources naturelles de manière économe et intelligente.

Ambition numérique affichée

La singularité du GAL Meuse@Campagnes est de s’inscrire dans une démarche Smart, notamment dans sa dimension Gouvernance et de s’appuyer sur le numérique pour concrétiser cette volonté commune.

La mission du GAL en matière de numérique est multiple :

  • Animer autour des enjeux du territoire, du numérique
  • Faire émerger des projets collaboratifs et participatifs
  • Mettre en place des plateformes participative et collaborative
  • Former/sensibiliser à l’usage des outils

L’appropriation du numérique par la médiation

Pour les élus

Grâce au partage d’expériences

C’est le sens de la rencontre que nous avons initiée avec la municipalité de Brocas-les-Forges (Département des Landes – France). La visite du conseiller municipal en charge du numérique de cette commune a permis d’illustrer les utilisations possibles des jeux de données publiques.

Pour la petite histoire : Brocas c’est 800 habitants et 10 % d’entre eux ont participé à la collecte de data communes (biodiversité – éléments historiques, architecturaux). En France, la commune est régulièrement citée en exemple. Les données ainsi récoltées avec l’appui des citoyens viennent enrichir les données publiques institutionnelles (démographie, finances, accidentologie, etc.) et constituent un large patrimoine numérique qui sert de base de prospective pour imaginer Brocas en 2050. Nous nous rendrons d’ailleurs prochainement (voir agenda) à Brocas dans le cadre d’un projet de coopération entre nos territoires.

Au niveau de l’utilisation des plateformes participatives, celles-ci sont des leviers complémentaires aux actions et méthodes déjà en place et éprouvées (réunions consultatives, etc.). Elles peuvent élargir, prolonger, amplifier la réflexion sur des dossiers, d’aménagement par exemple. Encore une fois, la pédagogie par l’exemple peut finir de convaincre à leur utilisation.

Pour les habitants

La porte d’entrée privilégiée : la connaissance de son territoire

Identifier, comprendre et agir sur les enjeux de son territoire impliquent de le connaitre dans ses différentes dimensions : spatiales, historiques, économiques, etc.

Pour trouver les réponses adéquates à ces enjeux, tout est encore une fois une question de données à récolter, à structurer.

On peut s’appuyer sur la connaissance de ses habitants et les impliquer dans l’enrichissement du patrimoine numérique de leur territoire. Les nouvelles technologies peuvent venir à point nommé pour la collecte et l’exploitation de données.

Rassembler des habitants, néo-ruraux et gens du cru, jeunes et moins jeunes, etc. autour de la collecte d’histoires locales et la conserver, la diffuser, la valorisation par la voie numérique.

C’est le sens, par exemple, d’une cartopartie. Il s’agit d’une séance de cartographie participative se déroulant sur une demi-journée ou une journée entière) où des volontaires parcourent une zone déterminée pour relever ses éléments intéressants, les documentent et les cartographier. On fait appel à toutes les forces vives du lieu (historien, photographe, informaticien, botaniste, simple habitant), novice, amateur ou pro, pour compiler les données du territoire, enrichir le patrimoine de connaissances, lors de ce moment de convivialité

C’est ce que nous mettons actuellement en place sur le territoire du GAL.

Une expérience-pilote a eu lieu récemment à Wasseiges où une collecte de données permis, d’une part, d’enrichir le fonds de carte OpenStreetMap et, d’autre part, d’imaginer de nouveaux itinéraires touristiques créés avec les habitants.

Une collaboration avec Qualité Villages Wallonie est aussi en cours pour un travail collaboratif autour du petit patrimoine sur le même principe.

Établir la confiance mutuelle

La compréhension du bien-fondé de ces outils et de leur capacité à refonder la relation élu-citoyen sur une base participative et collaborative est aussi un enjeu pour le GAL.

Informer, former, intéresser aux nouvelles formes d’échange et de communication par les outils numériques, aux bénéfices pour la collectivité est un enjeu également.

Nous attachons donc beaucoup d’importance au volet Animation afin de démystifier le numérique. Il doit être convivial et en lien avec des temps de communication en présence, créer du lien ou le renforcer.

Nous travaillons donc en collaboration avec des lieux de médiation comme l’Espace Coworking à Fernelmont, les Espaces publics numériques du territoire.

En conclusion

Comment mettre le citoyen au centre de la Smart City ?

En l’impliquant encore plus (le former aux outils, le sensibiliser aux enjeux, le rendre acteur de la collecte de données), en amplifiant par le numérique ses actions de citoyenneté, en utilisant d’autres moyens d’échanges et de dialogues avec le pouvoir politique (plateforme).

Lui permettre d’agir sur son territoire : par une meilleure connaissance (données), par une implication dans sa gestion (participation), par une implication dans sa co-construction (collaboration)